Je ne suis pas sorti depuis une semaine. J'ai tellement peur de faire du mal.
J'ai peur que cette volonté, cette force extérieure qui faillit presque me faire tuer un homme l'autre nuit ne réapparaisse.
Depuis cette fameuse nuit, il y a 7 jours, cette force ne m'a plus poussé à faire le mal. En fait, je ne l'ai plus du tout ressentie.
Peut-être s'en est-elle allée.
Je ne peux pas rester indéfiniment cloîtré chez moi. Il faut que je sorte. Je crois que je suis redevenu complètement maître de moi-même.
Je vais sortir. Mais avant, je vais prendre une petite douche.
Je la prends bien fraîche. L'eau me revivifie et je me sens plein d'énergie.
Je m'habille et avant de sortir bois une tasse d'une infusion verveine-menthe. J'aime bien cette association.
Je sors, referme la porte, non sans une certaine appréhension et marche tranquillement dans les rues de Paris. Tout se passe bien pour l'instant. Il fait beau, presque aucun nuage à l'horizon.
Je m'arrête près d'un SDF qui fait la manche. Je lui donne de l'argent puis m'assieds à ses côtés. Nous discutons. Il a l'air d'apprécier et a un air moins maussade.
Nous parlons quinze minutes puis je prends congé de lui.
Je reprends ma marche, heureux de la tournure des évènements
Je remonte le boulevard Voltaire.
Tout à coup, un berger allemand arrive dans ma direction. Il s'arrête près de moi, me regarde quatre à cinq secondes dans les yeux puis repart d'où il était venu.
Je le suis prestement.
Il tourne à gauche, moi aussi, et je vois cinquante mètres plus loin deux hommes marcher vers une jeune femme qui a peur et recule. Je me mets immédiatement à courir dans leur direction. L'un des deux, un petit brun aux cheveux très courts, s'approche davantage d'elle pour essayer de lui prendre son sac mais, contre toute attente, elle lui décoche une droite d'une force que mon imagination ne lui aurait pas prêtée.
Il tombe à terre et peine à se relever. Il n'est plus en état de se battre.
L'autre, un colosse brun aux cheveux bouclés, d'un coup, envoi son pied et met à la jeune femme un coup très violent à l'estomac, lui arrachant un cri. Elle tombe à terre, souffrant et peinant à reprendre son souffle. Il se jete sur elle pour profiter de la situation et prendre son sac mais j'arrive à ce moment-là et lui décoche une droite fulgurante. Il est éjecté à trois mètres, étalé de tout son long sur le bitume, du sang coulant abondamment de sa bouche.
Je me sens bien...
J'entends les sirènes de police non loin. Un « spectateur » a dû les appeler.
Je me précipite vers la jeune femme et l'aide à se relever. Elle a encore mal, mais va mieux.
Elle me remercie chaleureusement et je la félicite de sa belle droite.
Je lui explique que c'est son chien qui était venu me chercher, mais elle me répond qu'elle n'en a pas.
Cela me trouble. Je cherche le canidé, mais il n'est plus là. Je ne comprends pas.
Deux voitures de police s'arrêtent près de nous. Huit policiers en sortent et je leur explique ce qui s'est passé.
Ils relèvent l'homme qu'elle avait presque assommé et lui mettent les menottes. Il est enfermé dans une première voiture.
Ils tentent de relever celui que j'ai frappé mais... horreur... il est mort.
Ils se tournent vers moi, me mettent les menottes et m'embarquent.